Un bref résumé ici d’une conférence pleine de sagesse de la part de Frederic Lenoir. La vidéo est ci-dessous, ce texte n’est là que pour lui amener plus d’attention.

Il part du constat qu’il y a eu, surtout depuis l’avènement de l’ère industrielle, un bouleversement anthropologique sans précédent de notre rapport a l’espace temps. La convoitise est utilisée afin de maintenir une consomation vide de sens nous faisant perdre de vue un bien-être dans le contentement.

photo de Frederic Lenoir

Frédéric Lenoir

Nos lointains ancêtres étaient directement connectés à la vie locale. La terre était vaste et mystérieuse. Maintenant via la technologie, nos pouces, en deux mouvements, élargissent notre connexion au monde entier. Ce qui est magique mais en même temps nous confronte à une quantité d’informations souvent malheureusement mauvaises. Vous avez loupé l’information de la création d’un concept de crèche en forêt en Suède ? Vous avez sûrement pas loupé l’explosion des gazoducs pas loin de sa frontière. Les mauvaises nouvelles sont généralement bien mieux relayées que les bonnes. La vitesse des outils nous donne la possibilité d’aller passer un week-end à Marrakech, poster des photos de Tagine sur Instagram tout en réagissant à un tweet d’Elon Musk expliquant qu’il tweet depuis ces chiottes !

Nous vivons un temps où l’on monaye les secondes d’attentions et les petites mains d’enfants Le changement pour le changement est devenu la norme, loin d’une quelconque finalité éthique, l’idéologie consumériste règne. La cupidité et la convoitise deviennent le moteur de nos sociétés. Ce système est en train de détruire la planète et d’alimenter la misère personnelle de chacun.

Il y a urgence, les impactes de l’homme sur la planète ont déjà dépassés toutes limites décentes. Sans même parler du changement climatique.

La Globalisation ultra rapide change les rapports entre humains et groupes. Ceci crée en réaction des crispations identitaires fortes.

Toutes les sociétés, civilisations se sont créées, développées autour de croyances communes, de projets communs. Nous n’avons plus de valeurs ni de croyance collectives fortes qui soudent les individus entre eux.

Dans la conception du « monde traditionnel » l’individu est relié au groupe. L’individu a sa place dans le groupe et le groupe a sa place dans la nature, le cosmos. Il y a une communion, un sens du sacré. Le monde moderne a amené une émancipation de l’individu par rapport au groupe. Plus un individu s’émancipe d’un groupe plus il revendique au droit d’avoir ses propres valeurs, croyances et choix de vie. Ceci va dans les aspirations les plus profondes de chacun. D’un autre côté l’homme moderne est coupé de la nature, des éléments, du cosmos il perd ainsi facilement le sens du sacré, il suit ses objectifs de vie personnels, mais en outre il a gagné les droits de l’homme, des droits sociaux, du travail, etc.

Si on gagne en liberté politique ce n’est tenable qu’avec de la responsabilité. Une société ne peut tenir avec des individus libres et irresponsables, c’est intenable, invivable.

Quelles sont les valeurs fondamentales du vivre ensemble ? Qu’est-ce qui est commun aux différentes traditions, religions, civilisations ? Frédéric Lenoir définit six grandes valeurs :

 Vérité
 Justice
 Compassion
 Fraternité
 Liberté
 Beauté

Il va ensuite définir et développer une échelle, une hiérarchie des valeurs.

Dans le «monde traditionnel» la liberté est avant tout intérieure, *****ne pas être mû par ses passions, ne pas être esclave de soi-même. La liberté est reliée à une dimension spirituelle, progrès intérieur, croissance de l’être. On a besoin d’amour, de justice, de beauté, d’être relié les un aux autres. On est équilibré lorsqu’on est dans un rapport juste aux autres et à soi-même. Dans le monde moderne on est dans une liberté qui a oublié la responsabilité, l’intériorité et la spiritualité. Ce n’est plus qu’une liberté politique. C’est d’acquérir des droits individuels. Ce qui fait défaut dans les structures traditionnelles c’est justement les libertés politiques. Il y a un besoin de rééquilibrage.

La fraternité, le lien, le sens du bien commun sont indissociables à la liberté. Une civilisation planétaire ne peut être viable que si la fraternité est la valeur suprême.

“Fraternité justice liberté”, triade planétaire qui était inscrite dans le projet des droits de l’homme de l’ONU en 1948.

Les droits individuels ne sont possible que dans un monde qui recherche aussi la fraternité et la justice.

Voici donc les sagesses que nous proposent Frédéric Lenoir lors de cette conférence :

  • Un rééquilibrage de la liberté dans son sens traditionnel et moderne, liberté intérieure, spirituelle et liberté politique.
  • La triade planétaire, fraternité justice liberté.

Il ne s’arrête pas là et avec sont humour il nous propose d’autres sagesses complémentaires mais qui finalement sont toutes reliées et la plus belle des quêtes, celle de sa liberté intérieure.